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Embarquement immédiat pour Tokyo Graphic Passport

2 Oct

Depuis le 23 septembre et ce jusqu’au lundi 03 octobre (demain, donc bon…) se déroule au forum du Centre Pompidou un événement que je ne pouvais absolument pas rater : Tokyo Graphic Passport.

Depuis 2009, le collectif +81 concocte ce rendez-vous entre la scène du graphisme japonais et le reste du monde. TGP (Tokyo Graphic Passport) entend  accroître l’échange interculturel en présentant tout d’abord le travail des graphistes japonais reconnus, et ceux qui gagnent à être connus, mais surtout en proposant des conférences tenues par ses graphistes japonais et des graphistes étrangers. Cette année, TGP démarre à Paris et se prolonge jusqu’à la fin du mois d’octobre, au centre artistique 3331 Arts Chiyoda de Tokyo, son QG.

Si le graphisme japonais veut dialoguer avec moi, je suis toute ouïe. TGP est l’occasion de former son œil, d’étendre ses connaissances en culture graphique et de sortir les 3 mots et demi de japonais que je connais. C’est donc parti mon kiki.

On ne vient pas à TGP  juste pour regarder (d’où la quasi absence d’objets exposés), puisque l’événement se veut un dialogue. Il est donc plus intéressant d’y aller quand il se passe quelque chose, une conférence, un atelier ou les présentations de portfolio des graphistes. En dehors de ces moment-là, il y a peu de choses qui valent le détour à elles-seules. Notons quand même 2 installations remarquables.

L’une d’entre elle est une installation typographique de Semitransparent Design fourbement intitulée no flash photography allowed.

TGP installations

L’installation utilise des cameras conçues pour l’observation astronomique qui fonctionnent avec des temps d’exposition longs afin de révéler ce qui est écrit sur des écrans vidéos. Pour interagir avec l’installation, il faut envoyer son message perso à l’adresse mail ou sur le site de Semitransparent Design et prendre une photo de l’écran sans flash pour récupérer son œuvre typographique. Vous n’avez rien compris? Une vidéo vous explique tout.


Dropclock, de Yugo Nakamura, est un fait un économiseur d’écran avec lequel on ne voit que le temps couler.


Graphiquement parlant, c’est jamais que de l’Helvetica en super slow motion trempé dans de l’eau.

Une autre chose que vous pourrez voir à TGP, ce sont les 15 posters réalisés pour l’occasion.

En plus de les voir, si vous faites une petite donation (environ 2€) à la Croix Rouge qui a installé une cagnotte en soutien au Japon, vous repartirez avec votre affiche préférée. Si comme moi vous avez un petit cœur tout tendre, vous trouverez que c’est une jolie occasion. Du coup, je suis repartie avec le poster de Kazunari Hattori (le gâteau), mais aussi de Hideki Inaba (Helvetica Burst) et de Issay Kitagawa (Kanpai Circuit) (parce que je suis passée le matin ET l’après-midi) (Non, je me justifie pas).

Vu que j’avais déjà loupé les 2 conférences et les 2 ateliers, il ne me restait plus que les présentations de portfolio des graphistes. C’est à ce moment là que, tel un ninja embusqué,  j’ai pu sortir mes 2 phrases de japonais pour les nuls.


Ibuki Tsuchiya présente son portfolio. A sa gauche, Desegno ltd. présentait sa typo invisible.

CAUTION ECOLO. Les porte-feuilles et autres porte-monnaies de Fuyuki Shimazu alias Snowisland9 pour son projet Carton ont fait un tabac. Si vous lui avez acheté un article, et qu’il s’est détérioré, Fuyuki s’occupe lui même de le réparer, et il explique tout le plaisir qu’il met à la tâche dans Carton Magazine.

CAUTION TYPO. J’ai beaucoup aimé discuté avec Masaya Eiraku, un graphiste qui a insufflé la vie à une typeface combinant hiragana (j’en a déjà parlé) et alphabet latin. Je lui ai piqué un portfolio et j’en ai pris un pour mes petits camarades élèves de japonais à l’AAA et pour montrer à ma petite prof chérie (j’aime bien faire ma fayote de temps en temps). Chaque dessin de caractère hiragana est tracé à l’aide des lettres latines qui transcrivent sa prononciation. L’hiragana ぶ (bu) est dessiné grâce à une série de « bu ». Ingénieux, n’est-ce pas?

CAUTION NIHONGO. (c’est japonais en japonais) J’ai pu discuté avec Miki Nitadori, une photographe installée en France depuis 18 ans. Elle parle donc remarquablement bien français, elle a même tenu un de ses blogs en français. Un jour, je parlerai japonais comme Miki parle français. Elle y présentait des photographies issues notamment de son projet Interface, qui s’interroge sur les origines et les générations et se traduit par des images superposées.

Le listing de tous les graphistes présents se trouve sur le site de TGP.

Petit bonus

J’ai déjà dit que c’est gratuit?